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La contribution du renforcement des capacités et du territoire à l’amélioration de la qualité de vie des aînés: un défi au vieillissement

Majella Simard, Marco Alberio, Gérard-François Dumont

Cadre de la recherche : Phénomène inédit dans l’histoire démographique de l’humanité, le vieillissement de la population est, au XXIe siècle, une réalité complexe. Cette dernière découle des aspects sociaux, biologiques, mais aussi quantitatifs de ce phénomène. Le vieillissement stricto sensu, tient à un effet de structure, c’est-à-dire la hausse de la proportion des personnes âgées dans une population considérée, et la gérontocroissance, un effet de flux, qui quantifie la hausse du nombre de personnes âgées, c’est-à-dire celles de 65 ans ou plus (Dumont, 2018a). Bien que ses quatre principales causes (augmentation de l’espérance de vie, diminution du nombre de naissances, mouvements migratoires, prise en compte des évolutions démographiques passées) fassent l’unanimité chez les différents chercheurs, les manifestations, les conséquences et les réponses au vieillissement sont loin d’être homogènes (Breton et Temporal, 2019 ; Blanchet, 2013 ; Dumont, 2006 ; Simard, 2010). En effet, ses conséquences diffèrent d’un territoire à l’autre, obligeant à appréhender les enjeux de population de manières ciblées et spécifiques que ce soit sur le plan social, économique ou géopolitique (Dumont, 2016a, 2018b ; Saillant, 2016 ; Gucher, 2012 ; Hodge, 2008). Ainsi, la société voit l’ensemble de ses institutions affectées par les défis liés au vieillissement de sa population, que ce soit: les politiques, l’emploi, le travail, la santé, la famille, la protection sociale, l’aménagement et le développement territorial ou encore le fonctionnement démocratique. Ces divers enjeux influencent autant la qualité de vie des aînés (Rican et al., 2013) que la gouvernance collaborative et territoriale.

Objectifs : Cet article a pour objectif d’identifier les principaux enjeux et les défis associés au vieillissement démographique en regard de l’amélioration de l’inclusion sociale et de la qualité de vie des aînés. Ces enjeux et ces défis concernent, de manière plus spécifique, le revenu des personnes âgées, l’accessibilité et la proximité par rapport aux services, aux équipements et aux infrastructures locales, les soins prodigués aux aînés et la relève.

Méthodologie : Cet article s’appuie sur les différentes contributions de ce numéro thématique ainsi que sur l’expertise des trois auteurs. En outre, nous préconisons, à partir d’une revue de la littérature, une analyse de contenu, laquelle sera couplée à l’utilisation de données empiriques issues principalement, mais non exclusivement, de différents travaux de Statistique Canada.

Résultats : Bien que la plupart de ces enjeux et défis relèvent de la base, c’est-à-dire de l’échelon local, voire régional, leur mise en œuvre nécessite des actions énergiques impulsées par le haut, les acteurs locaux et régionaux ne disposant pas de tous outils et moyens nécessaires pour les relever, et ce, en dépit de leur bonne volonté.

Conclusions : Il est nécessaire de déployer une politique territoriale du vieillissement pour prendre en compte les particularités locales et régionales des milieux concernés ainsi que les besoins exprimés par les aînés et leur famille. Il s’agit donc, d’une part, de créer des environnements propices à l’amélioration de la qualité de vie et à l’épanouissement tant des personnes âgées que des individus qui gravitent autour de celles-ci et, d’autre part, de déployer des actions gérontologiques transversales, lesquelles supposent d’allier à la fois les intervenants endogènes et exogènes, en tenant compte des diversités territoriales du vieillissement. L’objectif est que l’avancée en âge des personnes s’effectue en leur permettant de demeurer actives dans la société, ce qui indubitablement lié à la préservation de leur santé.

Contribution: Sur le plan scientifique, notre démonstration, à l’instar de celle effectuée par les différents auteurs de ce numéro, s’appuie sur trois modèles endogènes fortement imbriqués les uns par rapport aux autres. Il s’agit du renforcement des capacités et des capabilités des acteurs, de la gouvernance collaborative et du développement local progressiste. Même si ces différents modèles constituent des vecteurs efficaces afin de stimuler les initiatives locales, et en particulier les innovations sociales porteuses de transformation sociale, ils s’avèrent insuffisants pour relever tous les multiples défis associés au vieillissement actif et en santé, lesquels nécessitent des interventions transversales déployées à l’échelon territorial.




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