Card image cap
Card image cap
FR / EN

Ni animal de compagnie, ni animal de travail : proximité et mise à l’écart du qimmiq (chien) dans les familles inuites de l’Arctique central canadien avant la sédentarisation

Francis Lévesque

Cadre de la recherche : Cet article porte sur l’intégration du qimmiq (chien) dans les familles inuites de l’Arctique central canadien avant que celles-ci ne se sédentarisent au milieu du XXe siècle.

Objectifs : Le présent article vise à décrire l’intégration du qimmiq dans les familles inuites ainsi que les processus utilisés pour le garder à l’écart, et à comprendre l’apparente contradiction entre son importance et le traitement parfois très dur qui lui est réservé.

Méthodologie : L’article s’appuie sur une quinzaine d’années de recherche au sujet des chiens des Inuits et se fonde sur des sources primaires et secondaires, sur des dizaines de témoignages inuits publiés dans divers ouvrages ainsi que sur trois recherche de terrain effectuées à Iqaluit, au Nunavut, respectivement en 2004, 2016 et 2017.

Résultats : Nous proposons ici une description de la famille inuite traditionnelle ainsi que des rapports de proximité entre les Inuits et leurs qimmiit avant la sédentarisation (importance économique, place occupée dans la société, traitements, etc.) ainsi qu’une exploration des stratégies de mise à l’écart des chiens mises en œuvre par les Inuits. Nous identifions aussi une série de comportements à l’égard des chiens que plusieurs Occidentaux jugent négligents ou cruels, et donc contradictoires avec l’importance qu’occupe le chien dans la société inuite.

Conclusion : Cet article permettra de constater que le qimmiq est un animal très bien intégré à la société inuite, mais qu’il n’est ni un animal de compagnie ni un animal de travail au sens où on l’entend habituellement dans la société occidentale. L’analyse permet de montrer que malgré les apparences, il n’y a pas de contradiction entre le rapport des Inuits à leurs chiens et le traitement qu’ils leur ont fait subir traditionnellement.

Contribution : Ce texte répond selon nous à une lacune dans la littérature, dans la mesure où si plusieurs publications existent sur les caractéristiques physiologiques du qimmiq et sur l’histoire de l’abattage survenu au moment de la sédentarisation, aucune ne s’attarde à la dichotomie entre l’importance du qimmiq pour les Inuits et le traitement parfois rude qui lui est réservé.




Rechercher