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Le coin et le cocon : Le sentiment de « chez-soi » chez des jeunes vulnérables de classes populaires rurales

Clément Reversé

Cadre de la recherche : Alors que les espaces ruraux populaires ont longtemps été définis par le rapport autochtone des liens d’interconnaissances qui pouvait se jouer à l’échelle de la commune, ou « du coin », la jeunesse populaire et rurale d’aujourd’hui doit faire face à une fragmentation des liens de sociabilité ainsi qu’au rétrécissement du sentiment d’appartenance autour du domicile parental.

Objectif : Cet article s’emploie à comprendre comment se cristallise le sentiment d’appartenance à un espace – un chez-soi – pour une population de jeunes ruraux populaires devant faire face à une fragmentation et une précarisation de l’emploi rural peu qualifié, ainsi qu’à des tensions générationnelles les détournant de l’espace public.

Méthodologie : Pour ce faire nous nous reposerons sur une enquête menée Nouvelle-Aquitaine portant sur la transition vers l’âge adulte des jeunes ruraux populaires. En reposant sur la sociologie de l’expérience, cette dernière regroupe 100 entretiens semi-directifs réalisés auprès de ces jeunes ainsi que 24 autres auprès des personnes responsables de l’insertion professionnelle et des parcours éducatifs de ces derniers.

Résultats : Cet article met en lumière en quoi la fragmentation et la précarisation de l’emploi peu qualifié ont décentré les sociabilités des jeunes ruraux populaires de la commune d’origine, et fragilisé le rapport entre proximité sociale et proximité spatiale de ces espaces. En outre, cet article s’intéresse à l’éloignement de ces jeunes d’une culture rurale et populaire héritée vers une culture juvénile, urbaine et moyennisée dont ils partagent les codes et les valeurs.

Conclusion : Cet écart générationnel est source de tension, voire de stigmatisation, qui détourne ces jeunes de l’espace public (le coin) et polarise le sentiment de chez-soi autour du domicile parental (le cocon).

Contribution : Notre travail permet de mettre en lumière l’impact des mutations récentes des espaces ruraux populaires sur le sentiment de « chez-soi » lors de la période d’individualisation que représente la jeunesse.




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