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Les territoires mouvants de l’intimité : entre inégalités spatiale et temporelle. Le cas des familles solos contemporaines

Alexandra Piesen

Cadre de la recherche : Depuis plusieurs années, on assiste à une augmentation des divorces et des séparations en France (Buisson et al., 2015). En Île-de-France, et plus particulièrement à Paris, le nombre de familles monoparentales continue de progresser (Drieux et al., 2016). Ces configurations familiales, plus fréquentes dans les zones urbaines (Ibid., 2016), posent des problématiques spécifiques aux individus concernés, telles que la reformulation du rôle parental (Martial, 2016), la gestion de l’espace et de l’intimité (Martin, 2001).

Objectifs : L’objectif de cet article est de comprendre comment se recomposent les territoires de l’intimité suite à l’entrée en parentalité solo, en étudiant les rapports à l’espace et au temps de ces parents depuis la séparation.

Méthodologie : Pour répondre à ces interrogations, nous nous appuierons sur une enquête qualitative menée en France auprès de 54 « parents solos » (18 pères et 36 mères), qui ont la résidence quotidienne de leur(s) enfant(s) âgé(s) de moins de 18 ans à leur domicile, et habitent sans conjoint(e).

Résultats : Les résultats de cette recherche suggèrent que l’entrée en parentalité solo engendre des changements de perception dans la vie des parents. Ces derniers doivent établir de nouvelles frontières temporelles et spatiales, parfois modulables au cours de la journée afin de conserver les territoires de l’intimité de chacun des membres de la famille. Si les pères et les mères se distinguent quant aux circonstances d’entrée en parentalité solo, ils se différencient moins dans leur gestion de l’intimité et de l’espace. Toutefois, on observe une reconduction de certaines inégalités spatio-temporelles liées aux conditions d’entrée en parentalité solo.

Conclusion : Bien que les parcours ayant mené ces parents à la parentalité solo soient variés, tous témoignent d’une évolution similaire dans leur rapport au temps et à l’espace. Si certaines distinctions de genre peuvent être soulignées, tous s’accordent sur la mise en retrait de leur potentielle intimité conjugale au profit de l’intimité familiale, plus conforme à l’intérêt supérieur de l’enfant.

Contribution : Peu de travaux portent sur les familles solos contemporaines à partir d’une approche compréhensive et genrée. Par ailleurs, la question des rapports au temps et à l’espace depuis l’entrée en parentalité solo n’a pas encore été abordée pour cette population spécifique. L’enjeu de cette contribution est d’apporter quelques éléments de compréhension relatifs à ces questionnements.




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